
Depuis plus de 30 ans, Patrick sillonne le monde du poids lourd en Europe, en Afrique et aux Amériques. Chez LEA Partners, ses missions s’élargissent désormais à tous les secteurs de la mobilité.
Patrick livre ici son retour d’expérience sur ses récentes missions dans les départements et régions d’outre-mer (DROM) : recrutement sous tension, montée en compétences, nouvelles organisations. Dans ce premier entretien, il explique comment il ajuste ses leviers d’action sous les tropiques antillais, où humilité et expérience de la gestion de crise sont primordiales, et où dérouler un kit de méthodes serait une erreur.
TC: Quand tu arrives dans un département d’outre-mer, quelle est la première règle ?
PP : Quand on aborde une mission dans les DROM, on ne doit pas arriver pour dérouler tout son savoir. L’humilité est essentielle, parce que la réalité peut être très différente de la métropole : tissu économique plus restreint, tissu social particulier.
La pénurie de compétences est plus forte, surtout dans l’automobile ; trouver des techniciens, des carrossiers c’est compliqué. De ce fait, il faut bien comprendre l’environnement et avoir moins d’exigences sur les résultats immédiats, mais plus sur les objectifs à terme.
TC: Et côté organisation du travail ?
PP : Il faut laisser du temps au temps.
Les DROM souffrent de réseaux de transport en commun peu modernes et efficaces, ce qui rend indispensable l’usage de la voiture et les axes routiers se trouvent souvent congestionnés
Les contraintes climatiques avec des températures et un taux d’humidité élevés , des fortes précipitations, et même des tempêtes compliquent le quotidien des habitants et les conditions de travail
Il faut savoir comment le “pays” fonctionne pour s’adapter et ajuster les recommandations à la réalité.
TC: Hors de métropole et à l’international, qu’est-ce qui change le plus ?
PP : La manière d’aborder les sujets peut être tout à fait différente, parce qu’il peut y avoir des aspects culturels et linguistiques qui modifient la façon d’approcher les personnes.
On ne déroule pas une session avec un kit ou une mallette d’outils ; on commence par comprendre comment cela fonctionne, par appréhender l’environnement, puis on aborde les personnes.
Cette diversité, cette redécouverte permanente, la richesse des échanges c’est ce qui rend la mission intéressante : il ne s’agit pas de copier-coller, mais bien de s’intéresser, de comprendre et, ensuite, avec du bon sens, de l’expérience, de la bienveillance et les mots justes, d’entraîner les équipes .
TC: Quels défis vois-tu arriver d’ici trois ans ?
PP: Nous sommes en pleine transition énergétique ; c’est un vrai sujet pour beaucoup d’acteurs. Les DROM font face à une équation plus complexe que l’Hexagone pour électrifier leur mobilité et verdir leur production d’énergie.
Le second sujet, c’est celui des compétences que je viens d’évoquer : trouver des talents et les fidéliser. Les nouvelles générations n’ont plus les mêmes attentes. Je vois deux leviers qui vont se renforcer : l’évolution des métiers autour de l’électromobilité et cette dimension générationnelle. Ce sont de vrais enjeux.
TC: Pourquoi as-tu rejoint LEA Partners ?
PP : Chez LEA Partners, j’ai trouvé un ADN commun, une méthodologie, des outils et un partage de valeurs.
S’appuyer sur une structure d’experts très opérationnels tout en ayant un statut d’indépendant présente des avantages pour chacun d’entre nous mais aussi pour nos clients .
On bénéficie du savoir-faire et du réseau de LEA, et on contribue nous-mêmes au développement de l’écosystème. Cet “esprit de famille” me plaît beaucoup.
Prochain épisode : Patrick nous parlera de son expérience Truck